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On refait le film !
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  • On refait le film avec une mauvaise foi pas possible ! Le septième art dans toute sa diversité. Critiques, jeux, analyses en images, débats, échanges d'idées. Du cinéma pour le plaisir et la réflexion...
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15 janvier 2006

TRAFFIC de Steven Soderbergh (2000)

Avec :

Benicio Del Toro, Jacob Vargas, Andrew Chavez, Michael Saucedo, Tomas Milian, Jose Yenque, Emilio Rivera, Michael O'Neill, Michael Douglas, Luis Guzmán, ...

traffic1

Synopsis

Javier Rodriguez est policier au Mexique. Il travaille sur la frontière américano-mexicaine avec son ami et collègue Manolo Sanchez, sous les ordres de l'ennemi numéro un du crime, le général Salazar. Confronté à la tentation du pouvoir et de l'argent, Javier résiste, mais la corruption et le système vont le conduire à une situation intenable... Aux Etats-Unis, un juge de la cour suprême de l'Oahio, Robert Wakefield, est nommé par le président à la tête de la lutte anti-drogue. Au cours de son enquête, ce conservateur sans compromis se prépare à superviser les forces du pays et à travailler main dans la main avec le Mexique. Mais sa propre fille, Caroline, est devenue toxicomane...

trafficpre2Pensées subjectives

L’héroisme à visage humain

Après que le public se soit passionné  pour son film précédent « Erin Brockovich », Steven Soderbergh rebondit avec « Traffic » et ses nouveaux héros à visage humain, entraînés dans des quêtes surhumaines. Point de « Superman », « Spiderman », « Batman », mais bien les Bilbo le hobitt des temps modernes, plutôt désarmés, sans puissance, puis catapultés dans un monde fou, fou, fou….

Un monde kaléidoscope

Les scénaristes, Simon Moore et Stephen Gaghan, travaillent dans la multiplication des lignes scénaristiques et des points de vue.  Les personnages se croisent, indirectement ou non.  Ils sont américains ou mexicains, blanc ou noirs, flics, juges, contrebandier, petit dealer ou simple consommateur.  Ils sont tous liés par la drogue, embourbés dans un phénomène de société.   La structure narrative se profile comme un kaléidoscope dans le genre film « choral », de plus en plus en vogue dans le cinéma américain, et qui a déjà des films tels que « Grand Canyon » de Lawrence Kasdan, « Short cuts » de Robert Altman, « Magnolia » de Paul Thomas Anderson, ou encore « Collision » de Paul Haggis.  Un procédé narratif à la mode en Amérique, donc peu original, difficile à manier sans tomber dans une certaine confusion… Ici, le scénario nage en pleine clarté, éclairé sous trois angles fondamentaux : le marché de la drogue à travers ceux qui la vendent, ceux qui la consomment et ceux qui tentent d'en empêcher la circulation.

Un monde réalisteaffiche2

Le cinéaste cherche clairement à s’approcher d’un certains réalisme qui fait penser à une sorte de journalisme ou documentaire cinématographique.   Pour ce faire, il utilise la technique de la caméra épaule qui rend l’image toujours mobile.  On a l’impression que les personnages sont filmés à leur insu, que les comédiens ne jouent pas.  Le montage utilise un découpage très rapide, qui renforce encore cette impression réaliste.  Soderbergh évite le champs/contre champs classique, multiplie les points de vue de la caméra, filme les comédiens de côté ou derrière l’épaule, etc. Il cherche l’objectivité avec un ratissage très large sur les points de vue. Il recherche la crédibilité avant tout. 

C’est là que se situe, selon moi, la petite faiblesse du film, car de cette option naît une certaine froideur démonstrative, avec de nombreuses séquences courtes qui se succèdent à un rythme effréné et qui rendent l’implication difficile pour le spectateur.  Mais c’est le postulat de Soderbergh de ne jamais sacrifier le réalisme au spectaculaire.  Cohérent mais parfois rébarbatif.  Surtout que le scripte, lui, ne fait pas toujours dans la dentelle.  Un exemple :  la fille du personnage de Michael Douglas qui se trouve en première ligne pour gagner la guerre contre les stupéfiants, se drogue… Pas ce qu’on a fait de plus fin et de plus crédible dans l’écriture.  Et elle se drogue traffic_1501pourquoi ?  Parce que son père est toujours absent.  Pas de la dentelle non plus.

Par ailleurs, au niveau de l’impression de réalisme,  il y a un léger déséquilibre entre les séquences mexicaines et les séquences américaines, les premières étant beaucoup plus réussies à tout point de vue, que ce soit dans le réalisme, le visuel ou encore l’intensité.  Sûr que dans le petit jeu de crédibilité et de densité, la performance de Benico Del Toro dépasse de loin celle de Michael Douglas.  Si l’ensemble du film avait été de la même facture que les séquences mexicaines, le résultat final aurait été proche de la perfection et de l’originalité.

Un monde en couleur

Pour faciliter le regard du spectateur sur les différentes trajectoires des personnages, Soderbergh va jouer avec la symbolique des couleurs en tentant la simplicité.  Il va délimiter des frontières géographiques distinctement par un visuel autonome.  Cincinatti est filmé en bleu, symbolisant la dimension officielle du point de vue politique et de la justice, visant à rendre le monde « plus propre ». Tijuana, dans des tons jaunâtres très malsains, symbolisant la pourriture et la saleté.  San Diego, ville frontière, entre deux mondes, filmée normalement, dans le neutre.  Ce travail visuel extrêmement précis représente sans aucun doute une très grande force du film, car il offre une aide au regard, mais permet également de garder plus facilement les scènes en tête.  Les scènes mexicaines, par exemple, restent longtemtraffic6ps gravées dans les mémoires.  « Traffic » ou un splendide travail sur les contrastes.

Un monde complexe

L’éternel combat entre le bien et le mal, l’éternel challenge scénaristique pour dépasser le point de vue manichéiste ou simpliste.  Là aussi, le film de Soderbergh va gagner son pari car il va nuancer son propos en permanence.  Ici, point de héros factice ou de condamnation d’un système, point de moralisme, point d’optimisme ou de pessimisme, que de la nuance.  Il s’agit plutôt d’une observation tel que le mythe de Sisyphe nous renvoie.  Il y a du pessimisme dans « Traffic », par son regard sur l’échec des illusions de chaque personnage et celui du système, mais il y a aussi de l’optimisme, par la promesse du personnage de Michael Douglas de gagner en écoute et par le regard plein d’espoir et souriant du personnage de Benico Del Toro (encore une grande performance d’acteurs) qui regarde des jeunes faire du sport.  Une observation complexe, dans la nuance.

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Commentaires
R
excellent film tt comme ton blog. c la premiere fois que je viens ms surement pas la derniere alors bonne continuation.<br /> Sinon, je t'invite a venir voir aussi mon blog et a laisser une ou l'otre appréciation si tu veux bien. Merci et pit etre a bientot.+
Z
Un de ses meilleurs et loin de là. Côté producteur il assure aussi sauf pr la rumeur... j'ai vu qq passage hier :(
C
Sinon il y avait aussi "Moi, Christiane F"
L
Le film est excellent !<br /> Vraiment y'a rien à redire. Je ne suis pourtant pas fan de Soderbergh mais là je dois dire que sa façon de le filmer m'a beaucoup plue ! c'est comme ça que j'aime les films. <br /> <br /> J'en avait vaguement entendu parler par une fille avec qui j'avais travaillé sur un grand exposé concernant la drogue dans le cinéma. <br /> Je cherchais des films sur le thème principal de la drogue mais n'ayant pas vu le film à tant (et je le regrette) je me suis rabattu sur 3 films que je devais présenter oralement à ma classe : Trainspotting, Another day in paradise et Le péril jeune. J'ai eu 16 sur 20. Finalement je me demande si j'ai pas mieux fait de ne pas présenter Traffic. J'en aurait chier pour résumer les différentes histoires. <br /> <br /> Et puis Benicio del Toro !!!!!! La claque que tu prends dans la gueulle lorsqu'il te jete son regard qui tue ! Lui ! il a les yeux revolver !
C
"Alors, avec "Goodbye Lenine", tu tombes dans une autre catégorie pour laquelle je suis assez réticent, soit le film politique et historique, qui tue complètement la fibre artistique. Pour moi, ça resssemble plus à du documentaire style JT, plutôt qu'à dun cinéma. Mais il existe des exceptions comme "Le dictateur" de Chaplin ou "Underground" de Kusturica."<br /> <br /> Je suis pas du tout d'accord =) Good Bye Lenin est loin d'être un film historique.. Bien sur l'histoire se base sur des faits historiques, mais tout l'intêrêt du film n'est pas du tout là! C'est l'histoire avant tout d'un fils qui fait tout pour protéger sa mère d'un infarctus qui pourrait lui couter la vie.. Une belle histoire d'amour en somme =)<br /> N'y sois pas du tout réticent, c'est un très beau film.. Bien sur il décrit la transition RDA-Allemagne, mais il parle surtout de famille, et de tous les problèmes et de tout l'amour que cela peut engendrer..<br /> <br /> Et sinon je ne savais pas que Narnia avait eu des mauvaises critiques, je trouve ca super pour les enfants! Après, tu jugeras par toi même =)<br /> <br /> Et je suis ravie aussi d'apprendre que tu adhères à Mr Myiazaki, je susi complètement fana LOL Je pleure quand je vois Chihiro et Haku qui volent dans les airs.. ;)<br /> <br /> bonne soirée!!
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