ZELIG de Woody Allen (1983)
Synopsis
Leonard Zelig relève, dans ces années trente, d'un cas peu ordinaire. Obèse, boxeur ou écrivain, il prend l'apparence de tous ceux qu'il côtoie. Eudora, en psychanalysant Leonard, découvre que celui-ci souffre d'un cruel besoin d'amour.
On r'fait le film
Vraisemblablement un des plus grands films de Woody Allen. On y retrouve tous les ingrédients propres aux obsessions du metteur en scène : psychanalyse, univers paranoïaque juif, amours compliqués. Le tout se mixe dans un contexte historique où Allen mélange génialement le vrai et le faux pour faire croire à un documentaire. Le savoir-faire technique est surprenant parce que l'on se prend complètement au jeu. Chaque thème propre à Allen est porté ici à son paroxysme. D'abord, la psychanalyse, traitée avec humour et distance. Par l'intermédiaire de son homme caméléon, Léonard Zelig, Allen aborde les thèmes de la différence et du conformisme. Par cet aspect, le film rejoint complètement « Orange Mécanique » ou « Trainspotting » puisque c’est dans la norme que le personnage principal connaîtra ses plus grands ennuis. Allen réussit également à approcher de très près l'univers Kafkaïen dans la perte d'identité de son « caméléon-métamorphose ». Deuxième thème, l'univers juif, paranoïaque au point de faire se rejoindre historiquement Zelig et Hitler, le tout dans un humour délirant, évidemment. Enfin, le thème des amours difficiles, trouve ici un traitement clairement optimiste. Zelig ne signifie-t-il pas bienheureux en Yiddish ?