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On refait le film !
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  • On refait le film avec une mauvaise foi pas possible ! Le septième art dans toute sa diversité. Critiques, jeux, analyses en images, débats, échanges d'idées. Du cinéma pour le plaisir et la réflexion...
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16 novembre 2005

AUDITION de Takashi Miike (1999)

Avec : Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Jun Kunimura, Tetsu Sawaki, Miyuki Matsuda, ...

Synopsis animation_audition

Un producteur de télévision, veuf depuis plusieurs années, se décide à se remarier. Il organise un faux casting pour trouver sa future femme. Il trouve la femme parfaite, mais celle-ci va l'entraîner dans l'horreur et la terreur.

icon_japMon avis

Cette oeuvre tout à fait originale intègre le cercle très fermé des films qui observent la violence en distanciation.  A cet égard, « Audition » peut être assimilé à des œuvres telles que « Orange mécanique » de Kubrick, « Délivrance » de Boorman, « L’anguille » de Imamura (dont Takashi Miike a été l’assistant) ou encore « Funny games » de Haneke.  Magré de très hautes qualités de narration, cette réalisation qui lorgne dans la même direction que ses illustres prédécesseurs, n’atteint pas pour autant leur analyse glaciale car Takashi Miike joue parfois de trop près avec « le voyeurisme sur la violence ».  Pour faire aussi fort que ses prédécesseurs de génie, Takashii Miike aurait sans doute dû maintenir ses ardeurs sur quelques moments maladroits de plaisir coupable en évitant de surjouer de violence gratuite.  Mais là, on parle de la crème de la crème du septième art et ç’est déjà pas mal d’être arriver à cette performance, d’autant plus que cette observation cinématographique en distanciation n’est pas la seule qualité de ce film. auditionv___

« Audition » propose quelque de chose de remarquable et d’assez inédit en ce sens qu’il tente de se mettre à la place de la souffrance des femmes et en l’occurrence de leur humiliation au quotidien par rapport au mâle dominateur.  Pour beaucoup, le film est d’ailleurs considéré comme féministe.  En proposant ce point de vue très original, le réalisateur intègre sa narration dans le genre universel humaniste en proposant d’attaquer l’égoïsme et la supériorité masculine de plein fouet.  En matérialisant ce sentiment de frustration féminine, le réalisateur frôle parfois avec la notion de vengeance et tombe donc également dans une forme de facilité de narration.  L’intention est magnifique, sa traduction en image un peu moins.

Pour emballer tout ça, Takashi Miike fait preuve d’une grande aisance et de beaucoup d’audace à la mise en scène et dans sa structure narrative.  Le film peut se découper en deux parties, avec une entrée en matière plutôt classique et une fin complètement folle.

Voilà un metteur en scène extrêmement intéressant, innovateur dans la manière de montrer et de parler, osant attaquer les tabous de société, mais coupable néanmoins de quelques dérapages gratuits. Un film qu’il faut voir néanmoins car ses nombreuses qualités dépassent de loin ses faiblesses, avec un réalisateur tout à fait original.

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Commentaires
Z
hier c'était ma premiere vision de ce film. J'etais un peu fatigué ms j'ai pu suivre. Quelle perverse avec son aiguile elle me donne froid ds le dos.<br /> <br /> Bonne réalisation, je suis fier de ce cinéma japonais que j'aimai deja et que j'aime encore plus.
M
Audition est le premier film de Takashi Miike a être sortis en France. Et sans conteste un des plus ôôôterisant, ce qui explique sans doute que le metteur en scène boulimique et trash bénéficie d'une telle popularité dans nos contrées. Pourtant, la recette est toujours la même : tournage éclair, réputation de film culte uniquement basé sur quelques séquences chocs, réalisateur en roue libre... <br /> <br /> <br /> Ce qui ne trompe pas le chaland écrivant ses torchons pour les Inrocks (ouai, bon, taper sur Télérama, c'est bien gentil mais y en a d'autres qui mérite des coups, alors je change de cible), c'est le côté froid, lent et un peu chiant de l'œuvre. Audition, c'est l'histoire d'un producteur qui, 7 ans après avoir perdu sa femme, ne s'en remet toujours pas. Il organise donc avec un ami un casting pour un faux film. Le but de l'opération est de trouver une femme belle et cultivée pour la séduire et remplacer le vide affectif qui habitent le pauvre homme. Ca démarre comme une sitcom, quoi. Décors à la blancheur virginale, rythme lancinant... Une sobriété de chaque instant, à la limite de l'ennuie le plus totale tant le film qui semble assez surréaliste dans l'univers déjanté de Miike. Est-ce parce qu'il adapte un roman de Ryu Murakami qu'il opère un tel virage vers un classicisme froid ? Le tournant psychologique est pour le moins surprenant, davantage psychologique que « dans ta face ». Audition prend pieds dans un univers réaliste, débutant par la mort de la femme d'Aoyama filmé sans fioriture aucune, sans gros effets mélo. La suite est à l'avenant, entre séquence du producteur seul avec son fils. Le film prend son temps pour s'installer, trop sans doute. Mais cette sensation de stagnation ne fait que mettre en avant la triste vie d'Aoyama, incapable d'aller de l'avant. Ainsi, chaque fois qu'il prendra enfin le contrôle de ses choix au contact de Yamasaki, le rythme de montage va s'accélérer (l'audition, le restaurant), marquant des avancées significatives du récit.<br /> <br /> <br /> Mais la lenteur clinique se verra peu à peu enrichie d'images aussi brèves que marquantes, lorgnant vers la terreur minimaliste de Ring. Alors que la romance semble progresser, le métrage revient sans cesse sur ce plan terrifiant (de loin le plus choquant du film) de la jeune femme assise, les cheveux noirs cachant son visage, devant un sac fermé. Lequel sac finira par bouger. La figure de Yamasaki s'impose donc comme une silhouette étrange, entourée de mystère. Le fantastique ne surgit que très rarement, comme des virgules inquiétante dans la trame prévisible de la romance facile. Juste de quoi maintenir notre attention sans cesse déclinante. Il suffira d'un simple coup de téléphone dont le son paraît déglingué pour que de long frissons nous parcourent et que l'on souhaite voir la suite. <br /> Alors en attendant que le film n'arrive à son terme, on se rabat sur l'orientation générale du film et le portrait psychologique de ses personnages. Car Audition est avant tout un grand film anti machisme, une œuvre profondément féministe dans l'esprit. Le genre conte pour enfant version homme mûr. Pas un film d'horreur donc, mais une morale : l'homme ne doit pas prendre la fin pour son objet. Le héros du film, bien qu'étant un homme seul hanté par sa femme (le plan subliminal sur la chambre d'hôpital, la photo tournée), n'en demeure pas moins un individu assez mesquin qui veut choisir une future femme en la sélectionnant. Pire, il inculque cette notion de non respect du sexe faible à son fils en l'encourageant dans sa vie sentimentale et sexuelle. <br /> <br /> <br /> La sentence finira par tomber à la fin, aussi coupante qu'une lame. Dans sa dernière, celle tant décriée qui a rendu aussi populaire e film, Yamasaki révèle enfin son jeu (même si cela ne sera une surprise pour personne, l'affiche donnant elle-même la clef) et se venge de l'homme froid. Bien entendu, la jeune femme est avant tout une grande malade mais sa folie castratrice s'explique en partie par les abus qu'elles a subit étant petite. Dès lors, le héros ne sera plus qu'un jouet. Son immobilité passée refait surface au sens propre, comme une sentence. L'homme qui a voulu redevenir un mari, pour mieux retrouver son rôle de père de famille (ses devoirs paternels se limitent à une partie de pêche et à des repas communs) s'y ai mal pris et en paye le prix. Et là, d'un seul coup, on retrouve le Takashi Miike de d'habitude, celui qui part dans des trucs malades pour choquer la ménagère en montrant la femme enfoncer des anguilles dans le corps de l'amant avant de lui couper gaiement le pieds, cela juste après quelques écarts horrifiques en guise de flash back explicatifs avec décapitation et homme amputé d'un peu partout. Rien de vraiment très éprouvant (à peine 3 ou 4 plans gores sur les 30 dernières minutes) mais voilà qui enfonce le clou de la vengeance de la femme sur l'homme, celle qui subit sa beauté attirante avant de la retourner contre les « agresseurs ». Il est un peu regrettable qu'au bout du compte, Audition se résume un peu trop à cette dernière demi heure faussement choquante (bien moins dérangeante que les quelques instants Ringuien éparpillés par-ci par-là). La preuve en est que Takashi Miike n'a comment que cette partie là du film, preuve s'il en ai qu'il n'y a vraiment que ses petits délires qui l'intéresse vraiment.<br /> <br /> <br /> Il n'empêche, son film demeure une curieuse variation sur le thème des rapports de domination homme/femme qui déconcerte mais asseye Miike comme un torcheur d'images (parler de génie de cinéaste serait très exagéré) aussi fascinant qu'irritant. <br /> <br /> <br /> NOTE : 4/6
T
Il passe un peu tard dommage qu'il ne le diffuse pas demain sur Arte... vendredi j'ai congé ! :-)lol
T
Film intriguant.<br /> Comme d'habitude, je lis tes avis et dans ma tête ça fait " aaaah c'est ça que ça veut dire ce film".<br /> <br /> Quel taleeent quel taleeeeent !<br /> <br /> Pour ce qui est du film, je le reverrai dans 2-3 ans parce que là j'ai été un peu larguée.
M
J'adore Miike, je pense pas l'avoir caché jusque là...<br /> J'ai vu un bon nombre de ses films, tous non, il en a réalisé plus de 50!!! mais tous ne sont pas sortis en france, donc à l'évidence, ceux que j'ai vu doivent représenter la crème de la crème.<br /> Miike, c'est le cinéaste de la folie, de la paranoia, du délire humain.<br /> Il construit ses histoires, dans des lieux communs, réels, pour finalement faire dériver son récit vers quelque chose d'impalpable, d'irréel, à l'image de la scène finale du premier "Dead Or Alive" ou jamais, je dis bien jamais, on peut s'attendre à une telle fin.<br /> Mais Miike, au dela de la folie, c'est aussi le lyrisme, voire la poésie, comme dans son chef d'oeuvre, "Bird people in China".<br /> Ou dans un film plus connu, le second volet de sa trilogie "Dead Or Alive"<br /> En effet, cette suite, selon moi, le plus bel épisode de cette trilogie, propose un regard complètement décalé par rapport au précédent volet.<br /> Il s'attache aux personnages, plus qu'à l'action, et du coup, exteriorise son récit.<br /> Dans le dernier volet, il se lance dans un trip visuel fascinant, faisant de son film un polar de science-fiction, politisé.<br /> Il fait de l'homme des machines, qui obéissent à des ordres, et qui ne jurent que par le mot vengeance et destruction.<br /> L'image est symbolique, l'homme se détruit, passant pour un robot, mais ayant un aspect d'homme. Finalement, la question fondamentale que l'on est en droit de se poser est la suivante:<br /> L'homme est il un robot?<br /> Miike, lorsqu'il n'est pas poète ou homme de réflexion, il se lance dans des délires cruels, des films anti-sociaux, immoraux, et décalés. Je pense notamment à "Visitor Q", peut être le plus trash de ses films. Un film en DV, comme pour créer plus de réalisme à des situations qui paraissent irréelles.<br /> Mais "Gozu", est aussi un exemple de sa force destructrice, un film ou il embarque son spectateur dans une sorte de long road movie, à la frontière de la paranoia et de la folie.<br /> Un personnage qui disparait dans la nature, un autre qui le recherche, puis qui fini par le retrouver, mais sous l'aspect d'une femme.<br /> C'est déjanté, incohérent, et pourtant, c'est un film remarquable.<br /> La femme accouche de l'homme disparu, la scène est évidemment atroce, mais lorsque l'on regarde attentivement la jaquette, on voit que c'est du Miike, et on se dit une seule chose:<br /> "C'est normal".<br /> Vous l'aurez compris, ce cinéaste à le chic, de faire passer l'absurde pour du réel, la violence pour de la beauté, et dans audition, il le fait avec toujours ce même recul, et cette même ironie.<br /> Miike est un grand malade, un cinéaste qui sem oque de ressembler ou non à un autre. Et je pense qu'il est à mille lieux de pondre des films comme Orange Mécanique, parce que la comparaison est impossible.<br /> Miike est un japonais, qui parle avant tout de son pays, en critiquant les moeurs, la pudeur et le dégoût facile qui s'y trouvent.<br /> Il ne filme pas la violence comme peuvent le faire des cinéastes tels que Kubrick ou Haneke, il raconte une histoire, ou la violence n'est qu'un pretexte à ses délires visuels.<br /> Ce n'est pas tout à fait la même chose.<br /> Pour résumer, Miike, dit que, la violence est quotidienne, il la renforce par des actes, et des gestes visuels.<br /> On tape son chien lorsqu'il fait une bêtise? Et bien Miike lui, le fracasse contre une vitre dans Gozu...<br /> Il surenchérit les gestes du quotidien, avec une pointe d'humour, tandis qu'Haneke, lui, le fait dans un but dramatique et ses scènes sont insoutenables par leurs froideurs, et non par leur violence, nuance.<br /> C'est cette démence décalée et ironique qui caractérise si bien le cinéma de Takashi Miike.<br /> Il ne peux pas, je pense être comparé à des cinéastes d'autres pays que le japon, tant leurs mentalités sont différentes.<br /> Il est le digne successeur de Seijun Suzuki, tout au plus, pour son côté visuel, et son art de montrer les choses comme elles ne sont pas pas.<br /> Je pense que la violence de Miike est irréelle, et c'est pour ça qu'on s'en moque, qu'il éclate un chien contre une vitre, ou qu'un père découpe sa fille, pour lui faire l'amour.<br /> On sait que tout ce que Miike raconte, sort de son esprit déjanté, tandis qu'Haneke, Kubrick, Lynch, eux, bien qu'en recul sur eux même, parlent de choses avérées, de contextes réels, mais fictivisés.<br /> La frontière entre Miike et les autres est alors immense, il n'est pas un cinéaste "violent", mais "taré". La différence est énorme car dans l'un, la réalité fait froid dans le dos, dans l'autre, c'est l'irréel qui fait peur.<br /> Une femme accouche d'un bébé, pas d'un homme. Un homme qui marche dans la rue, n'éclate pas à coup de pierre, un homme assis sur un banc, s'il ne le connait pas. Une femme ne boit pas le lait qu'elle contient dans ses seins, tout comme un homme ne sort pas des ailes d'anges de son dos.<br /> Un homme ne se transforme pas non plus en robot, il ne sort pas un bazooka de sa veste, et ne marche pas sur les murs, ou évite les balles d'une mitraillette.<br /> Miike est un surréaliste, et c'est comme ça qu'il créer sa violence. Elle se trouve dans sa tête, pas dans le quotidien d'une vie...<br /> Audition est un très bon film, à l'image de son créateurn un gars qui se fout de faire des films pour gagner des prix, mais juste pour laisser libre court à ses pulsions créatrices...<br /> Merci pour ce moment de bonheur cousin...<br /> <br /> ++
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