COMBIEN TU M’AIMES ? de Bertrand Blier (2005)
Avec :
Monica Bellucci, Bernard Campan, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Depardieu, Sara Forestier, Edouard Baer, Cécile Brams, Seidy Lopez, Farida Rahouadj, ...
Dans le Pigalle des boîtes de nuit, la Beauté professionnelle, c'est Daniela. Quand le client la voit, il a le souffle coupé. Le client vient de gagner gros au loto. C'est François. Il demande à Daniela 'Combien tu prends ?' et lui propose immédiatement de devenir sa femme. Elle accepte... Mais on ne quitte pas comme ça Charly et le monde de la nuit...
Pour ma part, je considère, Bertrand Blier comme le plus grand metteur en scène du cinéma français. Son « Buffet froid » est sans doute ce qui s’est fait de plus original et de plus audacieux dans le cinéma français. « Les valseuses », représente une « nouvelle vague », encore bien plus forte que celle créée par Truffaut et Godard. Depardieu, Dewaere, Miou-Miou, Isabelle Huppert, c’est lui qui les a inventés. Son ton est très proche de celui d’Audiard, mais avec beaucoup plus de fond. Mais voilà, depuis le « dérapage » de « Mon homme », Blier avait peut-être perdu confiance et ne retrouvait plus sa magnifique particularité.
Et bien, le nouveau Blier est vraiment un retour aux sources, n’en déplaise à la majeure partie des critiques professionnelles tout à fait lamentables ! Mais bon sang, à quoi ça sert de flinguer un metteur en scène de cette envergure ? Même si on n’aime pas, voilà bien quelqu’un a qui l’on doit le plus grand respect. Des metteurs en scène de cette trempe, il n’y en a plus en France ! Ils vont vraiment finir par tuer leur propre cinéma !!!
« Combien tu m’aimes », c’est le grand retour du cynisme irrespectueux. Mélange de drame profond et de comédie burlesque, comme le font si bien les italiens et Blier en France. Mélange de profondeur et de légèreté où quand on ne sait jamais très bien si l’on doit rire ou pleurer.
« Combien tu m’aimes », où le point de vue irrespectueux d’un artiste sur la femme. Est-ce que c’est choquant ? Mais bien sûr, et tant mieux. De plus, Blier fait en sorte qu’on ne puisse pas lire sa narration d’une seule façon, donc il est impossible d’en terminer un seul sens. Il n’existe pas de point de vue unique chez Blier. Voilà un cinéma complètement libre, qui s’amuse sans concession sur la nature humaine. Mépris, compassion, amour, haine, irrespect se multiplient et s’entrecroisent sans jamais donner plus d’importance à une notion plutôt qu’une autre, même si dans ce film-ci, c’est l’amour qui a le dernier mot. Je l’affirme haut et fort, ce Blier est un Chef-d’œuvre !