DANNY THE DOG de Louis Leterrier (2004)
Avec :
Jet Li, Morgan Freeman, Bob Hoskins, Kerry Condon, Christian Gazio, Andy Beckwith, Michael Jenn, Vincent Regan, Silvio Simac, Scott Adkins,
Bart a élevé Danny comme un chien dressé pour tuer. A 30 ans, ce dernier ne connaît de la vie que son maître, la pièce dans laquelle il est resté reclus et les combats sanguinaires pour lesquels il est entraîné. Après un règlement de compte, Danny se retrouve seul, perdu. Sam, doux, humain, artiste, et sa belle-fille mélomane le recueillent. A force d'amour, de patience et de gentillesse, Sam et Victoria vont défaire le long apprentissage de la violence qu'il a connu.
Mon avis
Un scénario de Luc Besson à la fois original et prévisible, voire simpliste. L’idée de départ d’imaginer un homme comme un chien de combat est tout à fait alléchante. Cet homme-chien aurait pu connaître une riche destinée scénaristique comme ce fut le cas pour un homme-éléphant. Rien que dans cette idée de bestialité de l’humain, il y avait largement de quoi proposer un chef-d’œuvre. Mais Besson n’est pas Lynch. Il va proposer un produit complètement formaté, aveuglé par les lumières du box-office.
On reconnaît la patte de Besson, avec le monstre qui s’humanise en rencontrant un pygmalion. Il nous avait déjà servi cette recette avec « Leon » et « Nikita ». Dans « Danny the dog », il va doubler les pygmalions, l’un monstre blanc sanguinaire interprété par Bob Hoskins, l’autre, ange noir et aveugle au grand coeur, joué par Morgan Freeman, proposant ainsi une dualité manichéenne relativement simpliste que Besson aurait dû offrir aux studios Disney. Il faut saluer tout le travail sur le jeu de couleur de Besson, qui avec du blanc, du noir et du jaune, n’était pas loin de créer un arc-en-ciel.
On pense à « Dressé pour tuer » de Samuel Fuller, dont le héros est un chien blanc, dressé pour attaquer les noirs et qu’on tente de déprogrammer. « Danny the dog » en est quelque part une adaptation, où l’on remplace le chien par Jet Li, mais avec une portée universelle et humaniste bien moins conséquente.
Derrière la caméra, Louis Leterrier qui possède un vrai sens de la mise en scène, propose une bonne rythmique et des cadrages judicieux. Techniquement, on comprend pourquoi Besson l’a choisi car il lui ressemble comme deux gouttes d’eau à la mise en scène, surtout qu’il est aussi difficile de trouver de bons techniciens en France que d'extraire de l’eau du désert Kalahari. Une mise en scène efficace, avec ces fautes de goûts que l’on connaît bien en France : Leterrier a réussi à incruster une femme à poil en plein milieu d’un combat !!!
Pour les séquences de combat, on a invité Yuen Wo Ping à la table, l’homme qui a réussi le pari impossible de faire croire que Keanu Reeves ou Uma Thurman pouvaient ressembler à des combattants, l’un dans « Matrix », l’autre dans « Kill Bill ». Il propose une chorégraphie de combat impeccable, allant même parfois jusqu’à l’exercice de style avec par exemple une baston dantesque dans une toilette microscopique.
Les acteurs constituent le meilleur du spectacle, avec Bob Hoskins qu’on est content de retrouver dans un rôle à sa mesure et qui en profite pour rappeler à tout le monde qu’il est un grand acteur. Morgan Freeman, charismatique à souhait qui joue la comédie comme d’autres respirent. Et puis Jet Li, formidable et méconnaissable, qui offre une palette nouvelle de jeu, vraiment émouvant en petit garçon tombé du nid.