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On refait le film !
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  • On refait le film avec une mauvaise foi pas possible ! Le septième art dans toute sa diversité. Critiques, jeux, analyses en images, débats, échanges d'idées. Du cinéma pour le plaisir et la réflexion...
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3 décembre 2007

MAX ET LES FERRAILLEURS de Claude Sautet (1970)

Synopsis animation_max

Max n'est pas un policier comme les autres ; solitaire et intransigeant, il ne vit qu'avec une seule idée en tête : ar rêter des malfaiteurs en flagrant délit. Il rencontre par hasard un ancien ami de régiment, Abel, qui se confie à lui sans savoir qu'il appartient à la police... Abel s'est acoquiné avec une bande de "ferrailleurs" de Nanterre. À défaut de grands truands, Max va s'efforcer de piéger ces amateurs dont il va téléguider les agissements...

Mon avis

Claude Sautet où l’art d’impliquer monsieur ou madame tout le monde dans des récits que l’on ne peut voir qu’au cinéma.  Ici, Sautet va entamer un cycle des prénoms qui fait référence au quidam représentant n’importe lequel d’entre nous.  Après « Max », il y aura César, Rosalie, Vincent, François, Nelly, dans une même optique de s’impliquer au plus près d’une réalité quotidienne et dans un grand souci d’une certaine authenticité.  Les films ne travaillant pas avec les prénoms lorgnent explicitement dans la même direction : « Les choses de la vie », « Une histoire simple », etc.

Après « Classe tout risque », Sautet revient à ses amours pour le film noir.  Il cherche à réaliser un drame à la fois violent et dérisoire, avec une part de romantisme.  Mais surtout, c’est la part d’ombre qui se cache derrière chaque être humain que Sautet cherche à révéler.  Comme souvent chez Sautet, il se cache plusieurs couches derrière la tram e principale.  Dans « Max et les ferrailleurs », le suspense policier n’est qu’un prétexte à l’étude psychologique des personnages et du milieu dont ils sont issus.  Des personnages à plusieurs facettes et nuancés : Max, représentant de la loi, connaît un trouble obsessionnel dangereux qui le fera déraper irrémédiablement.  Mais il n’en reste pas moins humain.  Lily, jouée par Romy Schneider est une prostituée victime du piège tendu par Max, et qui va à son tour piéger son petit ami.  Abel, joué par Bernard Fresson est un petit délinquant pas bien méchant, qui au pied du mur, poussé par Lily, va commettre l’irréparable.  Le commissaire interprété par Georges Wilson connaît le vice de Max, mais ne fait rien pour l’arrêter. Des personnages très nuancés, piégés par la pression de la vie, qui dérapent à un moment donné, comme cela pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous dans un moment de faiblesse.  Et au regard des films de Sautet, la faiblesse reste très humaine, et donc très crédible.

Le choix des comédiens est proche de la perfection.  Contre l’avis des producteurs qui demandait Delon ou Montand dans le rôle titre, il reprend Piccoli qui s’investit totalement dans l’entreprise et qui réussit avec Max une des plus belles prestations de sa carrière.  Et puis Romy Schneider, qui deviendra plus tard actrice fétiche du réalisateur, à qui Sautet n’ose pas offrir le rôle dans un premier temps, de peur de la froisser.  Une fois qu’elle accepte le rôle, elle s’inves tit à 100% en apprenant l’argot, le poker, et en observant longuement les prostituées de Paris.  Le résultat est stupéfiant de crédibilité, et le talent et la beauté aidant, parvient à toucher à la perfection.  Bingo pour Sautet, qui en reprenant son duo des « choses de la vie », parvient à étonner et à toucher juste.

Sautet, metteur en scène qui n’est pas reconnu à sa juste valeur selon moi.  Il vaut bien un Truffaut et ce film-ci en constitue une magnifique illustration.  « Max et les ferrailleurs », tout simplement dans le top de l’histoire du cinéma français.

max1

Avec : Michel Piccoli, Romy Schneider, Bernard Fresson, François Périer, Georges Wilson, Boby Lapointe, Michel Creton, Henri-Jacques Huet, Philippe Léotard, Robert Favart, Dominique Zardi,

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