AVALON (2001) de Mamoru Oshii
Avec Malgorzata Foremniak, Wladyslaw Kowalski, Jerzy Gudejko, Bartek Swiderski, Katarzyna Bargielowska,
Ce 23 mars sur la deux belge à 22h45
Synopsis
Dans un futur indéterminé, les jeux vidéos constituent la seule alternative pour se soustraire a un climat lugubre et dictatorial. Avalon, jeu de guerre, attire de nombreux citoyens qui, le temps d'une partie, se retrouvent dans son univers virtuel, où ils doivent accomplir des missions à haut risque pour espérer toucher une prime. Ash, ex membre des Wizards, une équipe de jeu, est la meilleure joueuse-guerrière d'Avalon. Un jour, elle découvre que Murphy, un ancien des Wizards, est devenu un "non-revenu" : il est resté pris au piège du jeu, et son corps gît inanimé dans un hôpital. Pour le sauver, Ash tente d'atteindre le niveau suprême, la " classe A ", où se trouverait l'âme des non-revenus.
On r'fait le film
Le jeu de rôle, le jeu vidéo, investis par le metteur en scène de « Ghost in the shell ». Jouer à en perdre toute notion de réalité. L'idée est intéressante mais dangereuse si elle n'est pas reliée à une thématique universelle. C'est là que le réalisateur frappe fort en proposant une anticipation du monde tellement triste, austère, emprunt de solitude, que la voie du ludique, même extrême, semble dès lors concevable et crédible. Et tout ça, en suggestion, sans jamais rien expliquer. Le récit se veut d'ailleurs très silencieux, laissant la part belle à l'image. Le travail visuel est remarquable dans de ce film ; le graphisme et la photographie sont assez inédits, très proches de l'art pictural. Une adéquation parfaite entre le fond et la forme offre un spectacle de tout premier ordre. Pour moi, un des plus grands films d'anticipation de l'histoire du septième art, rejoignant ainsi les « 2001, l'odyssée de l'espace », « Blade Runner », « Terminator II ». Un film froid et mécanique à l'instar de l'héroïne Ash, mais d'une force suggestive magnifique. Un Iceberg bouleversant.