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On refait le film !
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  • On refait le film avec une mauvaise foi pas possible ! Le septième art dans toute sa diversité. Critiques, jeux, analyses en images, débats, échanges d'idées. Du cinéma pour le plaisir et la réflexion...
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6 janvier 2006

GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK de George Clooney (2005)

Avec : Robert Downey Jr., David Strathairn, Patricia Clarkson, Ray Wise, Frank Langella, Jeff Daniels, George Clooney, Tate Donovan, Thomas McCarthy, Matt Ross, ...

Synopsis animation_good_night

En 1953, la télévision était encore une affaire de pionniers, et Edward R. Murrow l’un de ses plus célèbres présentateurs. Son émission captivait l’Amérique en présentant des sujets d’actualité et des interviews sur un ton incroyablement novateur. La vie du pays était alors perturbée par la chasse politique que le sénateur McCarthy menait contre les sympathisants communistes. Jouant sur la peur de l’URSS, l’homme s’acharnait sur tous ceux qui pouvaient, selon lui, avoir un comportement « anti-américain». Une atmosphère de suspicion planait sur les institutions, et les condamnations arbitraires s’accumulaient. Révolté par les méthodes scandaleuses de McCarthy, Murrow décida de réagir. Dans cette bataille, il jeta sa crédibilité et toute la puissance d’un média déjà prometteur. Pour la première fois, un homme de télévision allait servir à faire éclater la vérité...

bvbvhhgugutjjtjgujtPensées subjectives

Le point de vue historique au cinéma, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Le genre de travail qui se veut objectif, souvent bien pensant, et qui manque la plupart du temps de créativité artistique.  Difficile de mettre de soi quand il faut coller à une certaine réalité objective.  Et puis, je pense que l’objectivité historique est tout bonnement impossible à atteindre, elle n’existe pas.  Mais c’est surtout en terme de créativité que le bât blesse pour moi.  Très rares sont les réalisateurs qui y sont parvenus.  Pour moi, le plus bel exemple est celui de  James Cameron et son sublime « Titanic » qui se jouait très habilement de cette réalité historique.  Et bien sûr, l’incontournable « Citizen Kane » où tout le génie créatif de Welles explosait au visage du monde. Un film comme « Elephant man » de David Lynch démontrait toutes les limites des possibilités de créativité dans un tel contexte de travail historique.  Lynch y était parvenu, ci et là, mais le plus souvent, noyé dans un ensemble narratif à la gloire de cette satanée « objectivité historique ».  « Ray », que j’ai vu dernièrement, n’avait com18460477me seul intérêt d’en apprendre sur le personnage. Rien de très « cinématographique », là-dedans.  Et je ne parlerai pas des innombrables films tels que l’horreur « Hôtel Rwanda », véritable voyeurisme cinématographique sur la misère du monde.  Ce genre cinématographique est plus proche du documentaire que de la créativité artistique dont l’intérêt principal est le sujet abordé.  Bref, cinématographiquement parlant, pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette optique de travail.

Compte tenu de ce que je viens d’énoncer, l’approche cinématographique de George Clooney ne devait pas beaucoup m’intéresser.  Mais voilà, il se trouve que sans être un cinéaste de premier rang au talent inné, Clooney propose une vision intelligente, fine et authentique.  C’est vrai qu’il confirme, quatre ans après « Confessions d’un homme dangereux », ce goût pour l’adaptation d’histoire vraie, qu’il tente de rendre le plus fidèlement possible.  Mais derrière cette volonté d’approcher l’Histoire, il en existe une autre, certainement plus authentique, de parler du monde de la télévision.  En effet, le père de Clooney était présentateur de télévision pendant plus de trente ans.  Dans une premier temps, une démarche freudienne donc, d’abord dans « Confessions d’un homme dangereux » et son récit sur la vie de Chuck Barris, animateur de télé très populaire et officieusement tueur professionnel.  Ensuite, avec ce film, « Good night and good luck », qui nous plonge dans l’ambiance de terreur des années 50 en plein maccarthysme, une nouvelle fois par le biais du monde de la télévision et plus particulièrement avec le journaliste Edward R. Murrow, qui a fait éclater au grand jour les dérives du sénateur McCarthy.hghguuutjtugjt1

Authenticité et réalisme, deux maîtres mots dans la démarche, du réalisateur, également co-scénariste avec Grant Heslov.  Pour respecter au plus près la restitution du climat de l’époque, pour éviter toute manipulation, Clooney décide d’incorporer des vraies images de l’époque, notamment celle de McCarthy.  Le résultat ressemble ensuite à ce qu’on a pu voir déjà dans des films tels que « Zelig » de Woody Allen ou « Forrest Gump » de Robert Zemeckis, mais chez Clooney, uniquement dans une optique de coller au plus près d’une réalité historique.  Et pour que chaque élément s’emboîte correctement,  Clooney décide de tourner en noir et blanc, dans un but de cohérence entre la fiction et les inserts d’archives en images.

Le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit ici d’un travail très propre et maîtrisé, avec une volonté de mise en scène également.  On se retrouve presque dans un huis clos, dans un espace extrêmement confiné dans les studios de télévision et quelques bureaux.  Les personnages sont presque toujours statiques et il fallait donner du mouvement à l’image, chose que Clooney réussit particulièrement bien, par des mouvements de caméra inspirés et un montage astucieux, tout en finesse.  Un travail très propre donc, un peu trop peut-être, qui offre un spectacle très froid, sans grande passion, encore et sans doute pour privilégier l’authenticité au sensationnel.  Démarche louable, mais qui rend quelques moments rébarbatifs, avec également un récit ultra dialogué, qui prend sur le pas sur l’image, et qui asphyxie quelque peu la narration.  Pourtant, Clooney, avec sa chanteuse de jazz qui vient couper le récit par intermittence, semble vouloir travailler sur ce problème, mais l’ensemble reste assez déséquilibré.  Quelques personnages secondaires, tels que ceux interprétés par Robert Downey Jr et Patricia Clarkson, souffrent également d’un manque d’approfondissement à l’écriture. hghguujtyjjtuvjt1

Malgré ses quelques défauts, « Good night and good luck », offre un remarquable travail, surtout en matière d’authenticité et volonté de bien faire.   Un regard nostalgique sur la liberté d’expression de la presse de papa, ses audaces et sa droiture.  Et puis tout simplement, l’image et la parole offerte à la liberté d’expression, qui résonne dans l’actualité de l’Amérique très controversée de Bush.

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Commentaires
R
Je suis déçu, je voulais voir ce film mais il ne passe malheureusement pas dans ma salle de cinéma<br /> <br /> ==> steevestifler.skyblog.com
C
Coucou Chris je n'ai pas vu le film dont tu parles (ca devient une habitude lol) mais je voulais juste te dire que je sors juste de Joyeux Noël de Carion, et jen suis encore toute emotionnée =) Ce film est vraiment bien fait, la force des images est incroyable, j'oscillait entre larmes et sourires, à voir, si ce n'est pas déjà fait! Je compte faire un article dessus bientot sur mon blog, déjà parce que ca fait longtemps que j'ai pas parlé ciné, et aussi parce que ce film m'a vraiment touchée..<br /> <br /> Belle fin de journée à toi =)
T
Je dois dire que le thème de départ est très intéressant et que Clooney traite d'un sujet important qui a marqué les années 50 avec beaucoup de réalisme et d'authenticité. De plus, il est admirable de vouloir traiter, en se rapprochant le plus possible, des faits qui se sont déroulés à l'époque et de vouloir un peu expliquer l'évolution des médias et tout simplement la manipulation qu'elle subit (encore aujourd'hui).<br /> <br /> Toutefois, je dois dire que je n'ai que moyennement apprécié le film déjà en raison d'un manque de rythme et de quelques passages lents et parfois ennueyux. Mais, je reprocherais plus au film le fait que certains personnages ne soient pas du tout approfondis et sa narration qui m'a moyennement convaincu. Et puis, si la mise en scène est certes remarquable et parfois même vraiment très soignée, je dois dire que la réalisation parfois très statique et ses longueurs m'ont quelque peu ennuyé.<br /> <br /> Le film est donc très intéressant parce qu'il aborde un sujet, avec justesse, un sujet qui l'est tout autant, malheureusement, en raison d'un manque d'âme et d'émotion indéniable ou encore d'une réalisation qui m'a paru bien statique, je dois dire, que je n'ai pas accroché.<br /> <br /> Toutefois, le film reste de très bonne qualité et saura en séduire plus d'uns, mais un public toutefois restreint.<br /> <br /> @ ++<br /> <br /> cine-world.sky
C
J'avais assez peur que ce soit un film académique, chiant sans aucun attrait cinématographique. Bref le genre de film dont rafole la critique. Ton avis me rassure mais il n'est pas ma priorité
E
J'ai trouvé pour ma part le film un peu scolaire. Comme ces dissertations d'étudiants : c'est bien construit, la structure est claire, les arguments sont alignés, le style est maîtrisé mais au final, on a un texte assez bavard, attendu, voire indigeste. Impossible de donner une mauvaise cote, non, parce que c'est bien fait. Mais on se demande à quoi ça sert. Il y en aurait encore pour défendre le Maccarthysme ? Ca m'étonnerait, même dans l'Amérique de Bush. <br /> <br /> PS pour Bastien : je ne mettrais pas Chaplin et Kazan côte à côte dans leur relation avec le maccarthysme. Si le premier n'a été que victime, le second a quand même participer à la machine de Maccarthy en dénonçant une belle liste de collaborateurs...
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