KING KONG de Peter Jackson (2005)
Avec : | Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Colin Hanks, Andy Serkis, Evan Parke, Jamie Bell, Lobo Chan, John Sumner, Craig Hall, Kyle Chandler, ... |
Synopsis
Le scénario est travaillé dans un style qu’on croyait à jamais révolu, à savoir dans une sorte de découpage en deux parties, avec en premier lieu une mise en bouche devant faire office de piste de décollage avant d’entrer dans le vif du sujet. Aujourd’hui, on ne tourne plus jamais comme ça ou presque… James Cameron, pour son « Titanic » s’était penché sur une première partie d’introduction pour lier la fiction à la réalité. Du vrai bonus en somme. Ici, rien de tel. Jackson aura sans doute voulu rendre hommage à ce cinéma du passé en procédant de telle manière, mais hélas avec un vide de fond. Ceci dit, cette forme de vice de fond était déjà présente par moment dans la trilogie du « Seigneur des anneaux » où l’action et la mise en scène s’étaient érigées en reines de la narration. Comme si le metteur en scène n’avait rien d’autre à proposer sur son sujet qu’un exercice de style sur la mise en scène. Et dans cet étalage de savoir-faire, la frénésie du montage sert plus à jeter de la poudre aux yeux pour masquer une incapacité à vraiment dire quelque chose de personnel sur son sujet. Cela donne en fait une première partie longue et ennuyeuse, et puis une seconde partie, où on aura droit à une image d’action par quart de seconde. Une énième version de « King Kong » qui ne sert qu’à rendre le produit plus moderne techniquement et le blockbustériser. A quand la version « Blockbuster » de « Orange mécanique » ou de « Citizen Kane » ? Ce n’est hélas plus qu’une question de temps ! Pauvre, pauvre cinéma américain qui multiplie les reprises sans avoir quelque chose à en dire. Pauvre, pauvre King Kong digitalisé sans âme.