PALAIS ROYAL de Valérie Lemercier (2004)
Avec :
Catherine Deneuve, Valérie Lemercier, Lambert Wilson, Denis Podalydès, Mathilde Seigner, Michel Aumont, Gisèle Casadesus, Michel Vuillermoz, Maurane, ...
La princesse Armelle (Valérie Lemercier) est une très bonne fille, tout sauf frivole, et pas snob pour deux sous. Même après son mariage avec le prince Arnaud (Lambert Wilson), fils cadet du roi, elle continue à soigner les gens dans son cabinet d’orthophonie. Mais, alors que le couple princier est en vacances avec des amis, voilà que le souverain passe de vie à trépas. Et la reine mère (Catherine Deneuve) a décidé avec son chef du protocole et vieil amant (Michel Aumont) que la couronne reviendrait à Arnaud, une malformation physique empêchant son frère aîné de se marier. Dès lors, tout change dans la vie d’Armelle, devenue princesse héritière surchargée d’obligations par son implacable belle-mère qui la surveille et l’humilie sans cesse. Cela change encore plus quand elle découvre qu’Arnaud la trompe avec sa meilleure amie. Peu à peu, la gentille Armelle va se transformer en harpie vengeresse.
Valérie Lemercier ne s’en cache pas, elle a puisé son inspiration dans divers reportages de télévision, biographies et autres magazines consacrés aux têtes couronnées. Elle décide ensuite d’en réunir les banalités les plus grotesques pour tenter de construire une farce bouffonne sur fond de mœurs contemporaines. Le pari est audacieux car il est très difficile de réussir dans ce genre. Beaucoup ont essayé, beaucoup se sont cassés les dents.
« Palais Royal », hélas, manque cruellement d’inspiration car il singe son modèle grossièrement, sans inventivité, sans nuance, dans une narration où ne subsiste aucun suspense ou surprise, vu que tout ce qui y est raconté a déjà été mille fois relaté. On reste ici dans la moquerie de bas étage, vulgairement et platement pastichée, dans une suite de gags de mauvais goût éculés. Pour réussir à se moquer, il faut sans doute avoir de l’amour ou de la compassion pour son modèle, sous peine de tomber dans la facilité de la méchanceté gratuite qui, hélas, fait loi dans ce « Palais royal ».
Pour couronner le tout, l’écriture, aussi bien des dialogues, des situations que des personnages, est bâclée, tombant uniquement dans le pastiche grossier, incohérent, très peu crédible. Comme exemple, le personnage de la princesse Armelle interprété par Valérie Lemercier, qui dans un premier joue les bonnes poires naïves et qui d’un seul coup, extrêmement brutalement, se transforme radicalement en vengeresse antipathique, cynique, égoïste et lucide. Tous les comédiens sans exception se retrouvent broyés dans leur costume d’artifice, dans leur dialogue sans nuance, dans leur situation sans volume. Même l’immense Michel Aumont ne parvient pas à se dépêtrer de l’humour gluant qui règne dans ce récit.
Valérie Lemercier a eu le mauvais instinct de croire que son seul talent pouvait l’absoudre de ne pas céder à la facilité. Il n’en est rien. Le spectacle est à tout niveau pitoyable !