NEVERLAND de Marc Forster (2004)
Avec :
Johnny Depp, Kate Winslet, Julie Christie, Nick Roud, Radha Mitchell, Joe Prospero, Freddie Highmore, Dustin Hoffman, Kate Maberly, Luke Spill, Kelly Macdonald, ...
Londres, 1903: le dramaturge James Mathew Barrie s’apprête à créer l’un des personnages les plus importants de la littérature anglaise enfantine, Peter Pan.
Un metteur en scène qui vient marcher sur les plates-bandes féeriques de Tim Burton avec lourdeur. Impossible de ne pas comparer cette mièvrerie à l’univers extraordinaire de Tim Burton. D’ailleurs le metteur en scène a eu la malencontreuse idée de prendre Johnny Depp pour le rôle titre, avec l’inévitable comparaison qu’implique ce choix malencontreux. Depp, même au-delà des films de Tim Burton, est l’acteur archétype du genre onirique, et le choix de le prendre pour « Neverland » démontre déjà du caractère très peu personnel et influençable de Marc Forster. A moins que ce soit pour des visées commerciales ? Autant le dire tout de suite, les acteurs ne sont pas du tout à la hauteur des espérances immenses que présupposaient cette distribution extraordinaire. Mais est-ce bien de leur faute ? Les personnages sont tellement caricaturaux et rigides, mal dirigés au sein d’un récit insipide, qu’il eût été très difficile pour eux de pouvoir exister. Seul l’ex capitaine Crochet, Dustin Hoffman, arrive, sans doute par sa longue expérience, à se tirer du pétrin, par un jeu extrêmement sobre et puissant à la fois.
Un film qui s’attaque au monde de la passion onirique et magique, et qui s’emploie presque uniquement à démontrer à quel point le quotidien est dépourvu de magie. Tout en voulant argumenter sur ce qui a poussé James Mathew Barrie à créer l’univers magique de Peter Pan, Marc Forster déploie une énergie folle à démontrer combien l’imaginaire n’est qu’une réponse de désespoir issu des déceptions de la vie réelle. Plus caricatural et cliché que ça, tu meurs ! Au final tout l’onirisme et la magie sont complètement broyés par une tempête de réalisme grotesque ! Peter Pan, ses amis et ses rêves d’enfant, pulvérisés et sacrifiés sur l’autel de la démonstration platonique absurde. Rarement un récit aura autant réussi à dépassionner son sujet. Sans compter sur une surenchère de bons sentiments et de guimauve qui envahit complètement le propos et les personnages, le tout proposé dans une mise en scène apathique et convenue.
« Neverland » ou un pas de géant en arrière vers l’imaginaire. Amis de Tim Burton et de Peter Pan, des rêves d’enfance, passez votre tour.