THE FOG de John Carpenter (1979)
Il y a cela bien des lunes, un navire «Elizabeth Dane», s'est échoué sur la côte à cause d'un épais et mystérieux brouillard. Cent ans plus tard, à la même date, un étrange brouillard apparaît près des rives et bientôt dans la ville. La légende veut que les membres de l'équipage de l'Elizabeth Dane, reviennent pour se venger de leur mort, qui n'était peut-être pas un simple accident après tout. En ce jour de fête du 21 avril, les gens de la petite ville ne se doute pas de ce qui les attend...
Mon avis
Une atmosphère glauque qui rappelle Lovecraft et ses vieilles légendes brumeuses. « The fog » est un travail sur la mémoire à plusieurs niveaux. D’abord, la mémoire de ces villes américaines bâties sur des carnages et du sang. Ensuite la mémoire du septième art, en réunissant Janet Leigh et Jamie Lee Curtis, mère et fille à la ville. Janet Leigh, symbole par excellence des films d’Hitchcock avec l’inoubliable « Psychose ». Pour la petite histoire, « The Fog » fut en partie tourné à Bodega Bay le lieu même où Hitchcock tourna « Les oiseaux ». Adrienne Barbeau, épouse de Carpenter à l’époque, fumant comme Lauren Bacall dans un film d’Howard Hawks que le metteur en scène chérit tant. Et pour finir, un travail de mémoire au sein même du récit que Carpenter a écrit lui-même, où le passé vient régler ses comptes avec le présent. «The fog », souvenir brumeux, qui vient méchamment se rappeler à nos souvenirs, et surtout à celui de l’Amérique. Les spectres qui envahissent la ville, pour sûr, sont ceux de l’oubli.
Malgré quelques petites faiblesses de scénario, parfois trop simpliste, Carpenter privilégie le style fantastique à celui de l’horreur, l’atmosphère aux effets spéciaux. Les monstres ne sont presque jamais montrés que par de vagues silhouettes, le plus souvent légèrement suggérées sous un brouillard. Un brouillard bleuté et phosphorescent, ingénieusement filmé par un jeu de lumières et d’ombres, oppressant, et véritable vedette du film, reléguant tous les acteurs et personnages au second plan.
Carpenter au four et moulin, derrière la caméra, à l’écriture du scénario et de la bande son, travaillant dans la simplicité et l’efficacité. Une référence et l’un des meilleurs Carpenter, malgré quelques rides dues au temps.