LES SŒURS FÂCHEES d’Alexandra Leclère (2004)
Louise est esthéticienne et vit au Mans. Martine appartient à la grande bourgeoisie parisienne. Louise est naturelle et un peu maladroite. Martine est froide et élégante. Et pourtant, ces deux femmes sont sœurs. À l'occasion d'un rendez-vous avec un éditeur, la petite provinciale débarque à la capitale et retrouve sa sœur. En trois jours, l'évident bonheur de Louise exaspère Martine au point de faire voler sa propre vie en éclats.
Mon avis
Comme très souvent dans le cinéma français, de bonnes idées mal exploitées, avec de gros problèmes de mise en scène. C’est exactement là que se situe ce premier film d’Alexandra Leclère, inspiré de faits autobiographiques. Un scénario généreux mais sans originalité et caricatural, ponctué de gags ou de dialogues plus ou moins lourdauds, relatant l’histoire de deux sœurs aux tempéraments diamétralement opposés. Le cinéma a été inondé de ce genre de proposition où le contraste des comportements offre matière à un nombre illimité de scènes drôles ou dramatiques. Mais la réalisatrice n’aura pas réussi à exploiter le filon.
Mais pourquoi dès lors s’intéresser à ce film ? Mais pour les comédiens, pardi ! Une fois de plus, ils viennent à la rescousse d’un probable naufrage. Et ici, on a droit à un numéro exceptionnel de Catherine Frot en provinciale exubérante, véritable tornade de vie, de sourire et de tendresse. Comme elle est presque omniprésente à l’image, elle parvient à capter l’attention, à faire rire et à émouvoir. On n’est pas très loin d’un one-woman show, malgré la très belle présence de Huppert dans l’archétype de la froideur et Berléand, dans le rôle du mari désabusé. Un plaisir de comédiens, comme très souvent dans le cinéma français.
Alexandra Leclère : "Je mets de moi dans tous mes personnages. Ce film, c'est un peu mon histoire : j'ai une soeur de deux ans mon aînée qui a décidé de ne plus me voir à un moment de sa vie. Cela va faire maintenant cinq ans... J'aime tourner en dérision les choses qui me font du mal... Comme le personnage de Louise, pendant deux ans, j'ai croisé un homme sur le chemin de l'école et puis un jour, n'y tenant plus, j'ai trouvé le courage de lui donner un mot..."