PRENDS L’OSEILLE ET TIRE-TOI de Woody Allen (1969)
Synopsis
Le parcours chaotique et lamentable de Virgil Starkwell (Woody Allen), pitoyable escroc, spécialiste du ratage tous azimuts. Pourtant, la rencontre de la belle Louise (Janet Margolin), contribue à remettre sa vie désordonnée sur une voie plus constructive...
Mon avis
Le vrai premier film de Woody Allen, trois ans après « Lily la tigresse », qui n était en fait qu’un doublage d’un film de série B japonnais, et désavoué par le réalisateur. Un premier film donc, où l’on retrouve Woody Allen à tous les postes clé : écriture, mise en scène et interprétation. Un premier film comme un premier jet créatif, qui pose déjà les bases de l’univers de metteur en scène. On y retrouve tous les ingrédients qui caractérisent cette personnalité unique et atypique : la tendance au burlesque et l’humour à la Marx Brothers, les amours difficiles, les moqueries sur lui-même, la pychanalyse, etc. Un metteur en scène, un auteur qui se cherche, en quête de vérité intérieure. « Prends l’oseille et tire-toi », première boîte à idées et vraie introspection de l’artiste. En ce sens, étonnant de voir Allen affubler ces parents de la tête de Marx Brothers et surtout d’avoir déjà trouvé les bases de son chef-d’œuvre « Zelig », avec cette séquence de fausses interviews, ou une autre qui montre la métamorphose de Virgil en rabbin ! Un film qui à posteriori, démontre qu’Allen cherchait vraiment à offrir un miroir de sa personnalité, tout en ne reniant pas ses influences. Influences, qui outre les Marx Brothers précités, comptent également celle de Chaplin où l’on aperçoit Allen/Virgil au pénitencier, face à une monstrueuse machine à plier les vêtements.
Un premier film, mélange de qualité et de défaut, comme un fourre-tout honnête mais anarchique, alterné de séquences très drôles et très ennuyeuses, dans une construction générale légèrement bâclée mais magnifiquement honnête. Un auteur venait de se trouver, un acteur venait d’étonner, et un metteur en scène qui cherchait encore.