BATMAN BEGINS de Christopher Nolan (2004)
Avec Christian Bale, Morgan Freeman, Michael Caine, Liam Neeson, Gary Oldman,Katie Holmes, Ken Watanabe, Cillian Murphy, Rutger Hauer, Colin McFarlane, Tom Wilkinson,
Traumatisé par le meurtre de ses parents richissimes quand il était enfant, Bruce Wayne, devenu adulte, fuit la ville de Gotham pour un long voyage. Il rencontre le mystérieux Ducard qui l'initie aux disciplines physiques et mentales et l'invite à rejoindre la Ligue des Ombres, adepte d'une justice expéditive qui veut laver Gotham de la corruption.
Mon avis
Impossible pour moi de ne pas travailler par comparaison au vu de ce film. D’abord, Christopher Nolan et ses films précédents, « Following », « Memento », « Insomnia », et un esprit très novateur et audacieux. Alors évidement, une très grande attente par rapport à ce que le metteur en scène pouvait proposer en s’attaquant au mythe « Batman ». Et sur ce point, rien de très innovant.
Ensuite, la comparaison avec les autres « Batman ». Nolan choisit de rendre l’atmosphère beaucoup plus réaliste que les versions précédentes. Une attitude, un choix qui se défend, mais personnellement, je préfère la volonté fantastique, fantasy, délirante et poétique très personnelle de Tim Burton, surtout dans « Batman le défi ».
Enfin, le cinéma des supers-héros, et le coup de foudre absolu que j’ai eu devant « Spiderman 2 » de Sam Raimi, œuvre majeure du septième art tout comme « Batman le défi », selon moi. Ces deux films respiraient la grande personnalité de leurs metteurs en scène respectifs. Ici, dans « Batman begins », je n’ai pas trouvé un style ou une atmosphère spécifiques et donc, déception également.
Un choix délibérément réaliste de Nolan, avec lequel on se sent proche ou pas, en contre-pied de ce qui c’était fait avant lui, constitue en soi, une sorte d’esprit novateur, mais dans lequel il manque cruellement de magie. Certain que beaucoup ne s’y retrouveront pas dans cette approche nouvelle, même s’il faut avouer que Nolan reste cohérent dans sa proposition. Mais peut-il y avoir une adéquation entre le mythe de Batman et la non-magie ? Dur, dur. Une approche qui me fait penser au « Roi Arthur » d’Antoine Fuqua, qui procédait de la même volonté de sortir de l’univers fantastique tout en restant extrêmement cohérent dans son choix.
Ici une approche très psychologique du personnage de Bruce Wayne, qui tente d’observer la racine du « monstre », comme un voyage aux origines. Une approche qu’avait déjà réalisée Tim Burton dans son premier « Batman », dans une moindre mesure il est vrai. Nolan suggère une complexité du personnage, par le choix de Christian Bale, acteur ambigu, dans le personnage de Batman, même si je préférais l’ambivalence innée d’un Michael Keaton.
La mise scène, sans être novatrice, est très propre, rythmée, au graphisme léché et quelques trouvailles sympathiques : Michael Caine, très juste, dans le rôle d’Alfred, Gary Oldman, surprenant en contre-emploi, et la nouvelle Batmobile, très délirante en totale rupture avec la précédente.