Jackie Brown réalisé par Quentin Tarantino (1997)
Avec Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert Forster, Bridget Fonda, Michael Keaton, Robert De Niro, Michael Bowen, Chris Tucker, Lisa Gay Hamilton, Tom 'Tiny' Lister Jr., Hattie Winston, Sid Haig, Aimee Graham, Ellis Williams, Tangie Ambrose,
Synopsis
Jackie Brown, hôtesse de l'air, arrondit ses fins de mois en convoyant de l'argent liquide pour le compte d'un trafiquant d'armes, Ordell Robbie. Un jour, un agent federal et un policier de Los Angeles la cueillent à l'aéroport. Ils comptent sur elle pour faire tomber le trafiquant. Jackie échafaude alors un plan audacieux pour doubler tout le monde lors d'un prochain transfert qui porte sur la modeste somme de cinq cent mille dollars. Mais il lui faudra compter avec les complices d'Ordell, qui ont des méthodes plutôt expéditives.
Avis
Après les merveilleux « Reservoir Dogs » et « Pulp Fiction », Tarantino avait peut être envie de se la jouer un plus « profond », un peu moins « bande dessinée », un peu plus « touchant ». Le réalisateur veut prendre ses distances avec lui-même. Dans sa distribution pour commencer. Mis à part Samuel L. Jackson, trop incontournable sans doute, tous sont des nouveaux venus. Pam Grier et Robert Forster, sortis de presque nulle part. Par ce choix, le réalisateur rend hommage aux seventies. Avec Pam Grier, véritable star des films de blaxploitation, à ces actrices aux gros nichons qui tenaient des flingues. Avec De Niro. Tarantino jette peut-être un clin d'oeil mélancolique à celui qui fut le plus grand acteur de tous les temps : « Mais comment t'as pu en arriver là ? » Ces choix ne sont absolument pas anodins car acteurs et personnages sont liés. Ce sont des loosers, des « has been ». « Jackie Brown » pose clairement la question : comment gagner avec des perdants ? La démonstration dans ce film où Tarantino prend le risque de ne pas renouer avec le succès.
Ici, Il pose calmement les situations et les personnages. Il augmente encore l'ivresse des mots, diminue la tonalité des guns, humanise ses personnages en gardant cependant la grammaire narrative des points de vue qui varient. il se regarde honnêtement dans le miroir et se remet en question. Tarantino, un grand du cinéma qui réussit ici à nous émouvoir. Merci.