JUNIOR BONNER de Sam Peckinpah (1972)
Avec Steve McQueen Robert Preston Ida Lupino Ben Johnson Joe Don Baker
Cow-boy de rodéo, Junior Bonner va de ville en ville pour tenter de tenir huit secondes sur un taureau ou un cheval sauvage ou bien d'attraper au lasso un veau en un minimum de temps afin de gagner les prix et toucher les primes y afférant. Sa vie d'errance est faite de chutes dans la poussière, de blessures pansées dans des vestiaires sordides, de beuveries et de bagarres avec d'autres errants ou des autochtones dans des bastringues, de brèves rencontres avec des égéries locales s'offrant à tout champion. Il n'a pour tout bien qu'une voiture, un van, son cheval et son lasso... Après avoir été une fois de lpus jeté à terre par un taureau retors, Sunshine, Junior se rend à Prescott, Arizona, sa ville natale, pour participer au grand rodéo annuel...
Mon avis
Un mélange de nostalgie et de cynisme pour Sam Peckinpah qui observe l'histoire en marche et son pays qui change radicalement de visage. Les héros d'hier ne font plus recette et entrent irrémédiablement dans l'oubli. Les pyramides qu'ils avaient édifiées sont détruites et transformées en poussière dans un monde qui bouge à toute vitesse. Pour survivre dans ce désert, il faut s'humilier et renter dans les rangs ou rêver d'un impossible rêve comme le fait le père de Steve McQueen interprété par Robert Preston, qui imagine une ruée vers l'or en Australie. Junior Bonner, lui, choisit encore une autre voie, celle de la persévérance, vaine mais passionnée, tout simplement pour la beauté du geste. Un film très touchant parce qu'il place sur un trône les has-been et les loosers, à l'image de Ida Lupino et Robert Preston, acteurs d'un autre temps totalement révolu. Sam Peckinpah choisit clairement son camp : « Si comme on le dit, le monde appartient aux vainqueurs, alors que peut-il rester aux perdants ? ». A noter que c'est le film préféré de Steve McQueen dans lequel il avait tourné.